Article de la Voix Du Nord

Dans l’atelier lillois de Pacôme Jablonski, le temple caché du vélo-cargo

On pourrait se croire dans un petit village, loin de l’agitation de la ville, dans le repaire d’un artisan d’autrefois. Et pourtant : difficile de faire plus central à Lille que le garage familial de Pacôme Jablonski (47 ans), grand gaillard en blouse bleue, ferraillant au pied de son appartement, au milieu des vélos-cargo. C’est ici que la plupart des nouveaux entrepreneurs roulants se fournissent, accourus par le biais du bouche-à-oreille. Tout a commencé quand ce passionné de vélo, pratiquant de BMX et de VTT, a récupéré son premier vélo-cargo dans les Flandres. « J’ai mis un an à le restaurer. J’étais l’un des premiers à me balader avec en ville. Mais quand j’ai vu l’impact, quand je promenais ma fille… Il y a des mamans qui me couraient après pour savoir où j’avais trouvé ça (sourire). »

Le grand barbu débrouillard, en parallèle à son activité professionnelle, creuse le sillon sur son temps libre, prend le statut d’auto-entrepreneur, avant celui de SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle). Aujourd’hui, ses vélos-cargo sont tellement nombreux qu’il doit jouer à Tetris pour les ranger dans son petit garage de citadin. « La demande est forte », concède-t-il dans un sourire. Le matin même, c’est un jardinier qui a acheté l’un de ses modèles customisés. Car le service numéro un de Pacôme Jablonski, c’est de travailler la caisse et de l’adapter aux besoins de ses clients, qu’ils livrent des aliments ou transportent du matériel professionnel fragile.

 Service clé en mains
« Je récupère des vélos familiaux aux Pays-Bas, et je les retravaille. » Soit dans un état précaire, soit neufs, car le bonhomme a su se faire accepter des grandes marques, habituellement inféodées à deux ou trois grands distributeurs sur le sol français. « Ça me permet de proposer des vélos entièrement retravaillés, neufs et avec assistance électrique à parfois moins de 2000 € », explique-t-il.

Surtout, Pacôme propose un accompagnement, qui agrège bon sens et compétences. S’il ne s’occupe pas du sigle apposé sur la caisse (« quand je vois le prix des autocollants, si je rate... »), il livre un service clé en mains. « Il ne nous laisse pas dans la nature, il nous suit », dit l’une de ses clientes. « Il est de très bons conseils au moment de se lancer dans son activité », dit une autre. « Tout ce qui est fait pour le vélo, par l’ADAV, par les Boîtes à vélo, ça va dans le bon sens, c’est important. »